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3e Etats Généraux
Les foires, un levier de dynamisation des villages
Thématique générale
1er atelier Le rôle des foires dans l’accompagnement des villages face à la transition écologique.
- La rencontre entre « paesani e citadini »
Sachant que de plus en plus de villageois sont touristes chez eux, les foires offrent forme de « retrempe culturelle » où l’on reprend contact avec les activités et les milieux ruraux. Elles permettent de se confronter aux réalités des transitions en cours par le dialogue et la mixité des gens qui les fréquentent. Elles sont par conséquent porteuses de la définition de l’arrière-pays. Il est proposé en ce sens de renforcer les aspects de la transmission et de la connaissance des produits.
- Les producteurs dans le respect de la charte
Ils portent la transition écologique car dans des systèmes de circuits courts, base de l’existence des foires. Le consommateur paye moins cher un produit de bonne qualité et le producteur aussi en limitant les intermédiaires. L’enjeu reste la faisabilité et la rentabilité. Cette qualité est souvent par manque de moyens, privés communication malgré qu’elle puisse permettre une éducation sur le prix et déclencher un soutien de ces modes de consommation.
- Le piège de la proximité
On peut être proche mais sans avoir de pratiques vertueuses. C’est un élément sur lequel il faut veiller.
- La foire pour honorer ou stimuler la logique écologique du territoire
Ce peut être la gestion des déchets, le transport, la pédagogie, la transmission etc… avec des ateliers ou des pratiques sur la foire. Il faut tendre à faire mieux et plus : trouver des partenariats, respecter les logiques territoriales et ne jamais être en deçà de celles-ci. La Fédération peut apporter un soutien logistique tout comme des partenaires communaux, le syvadec ou des associatifs.
- La FFRAAC comme soutien à la transition
On pourrait imaginer des verres ou des sachets logotés FFRAAC qui font le tour des foires ou d’autres astuces comme l’apport de composteurs avec des soutiens publics ou privés. Il faudrait trouver quels sont les acteurs qui ont des obligations et avec qui conventionner. Ce serait un moyen de dépasser les choix de certaines foires et des territoires pour les tirer vers le haut avec des alternatives là où les foires sont une occasion de parler avec visiteurs et producteurs.
- La mise en place d’un écolabel innovant
Il serait axé sur de bonnes pratiques, pourquoi pas en impliquant le Parc Naturel Régional sachant que la majorité des foires sont sur son périmètre. Ses closes pourraient être intégrées dans le contrôle par exemple sur l’usage du plastique. La fédération pourrait aider à assumer cette charge sur des partenariats ou en aidant directement les artisans sur les foires. Le choix serait d’adhérer à un label existant ou d’intégrer cet aspect à la charte FFRAAC.
2e Atelier : Les foires, un levier pour fortifier la vie villageoise
- L’implication villageoise
Il y a toujours une implication villageoise à différents degrés sur l’organisation des foires. Ce sont des communautés mixtes d’ancrés et de nouveaux entrants ce qui participe à la cohésion sociale. Ils ont des compétences techniques et organisationnelles avec des bénévoles spécialisés sur une tache, limitant l’aspect « corvée ».
L’enjeu avenir sera de maintenir et dynamiser cette implication tout en ayant connaissance de la crise des bénévoles. Pour y palier, il a été proposé de les partager sur les évènements, de renforcer les liens entre les associations du territoire ou d’impliquer les personnes sur la microrégion et non sur la commune, élargissant l’image du village. Un vivier d’urbains en quête de projet ayant du sens peut être aussi à capter. A Casa Di L’associi serait un partenaire de choix pour réfléchir à ces questions, pourquoi pas sur une réunion thématique sur une foire.
Une autre charge pour plusieurs foires est de se doter d’une structure : un achat mutualisé par une structure mixte soulève le problème du stockage, du montage / démontage et du foncier. Il faudrait se référer au comité de massif ou attendre que la filière bois se renforce.
- Valoriser des ressources naturelles et des savoir-faire
La foire s’oppose à une réalité qui est la désertification, la perte des savoirs et la non-utilisation des ressources sachant que les deux vont de pair.
Cette transmission est à perpétuer notamment grâce à des partenaires intérieurs (commune, intercommunalité…) et extérieurs (Pépinière, CPIE, PNRC, tiers-lieux) pour créer des acteurs de la ruralité en opposition avec le mode de pensée de l’immédiateté et de la surmédiatisation. Même si la professionnalisation est obligatoire, le savoir-faire doit circuler chez les amateurs pour que tout le village en bénéficie. Cette transmission passe par des usages en cuisine, des réflexes d’approvisionnement, l’évaluation de la qualité etc.… ces ateliers sont réalisables avec les filières ou des entités type Cucina Corsa sur une journée dédiée lors de la foire ou dans l’année. Ils sont à mettre en place aux moments les moins sonores et au mieux les lier aux exposants, pourquoi pas sur les stands pour être en situation de sociabilité marchande.
Les concours sont aussi un bon moyen de transmettre des savoir-faire où la Fédération aidera dans un premier temps chaque foire à avoir le sien pour réfléchir à organiser une journée regroupant chaque filière qui amènerait ses produits notamment les primés sur les concours en place. Elle tournerait sur chaque village doté d’une signalétique FFRAAC, à une période calme, sachant que la plupart des produits ou les annonces de résultats peuvent être reportés.
- L’attractivité à travers la culture, la fête populaire et le marché labellisé
La foire est une vitrine culturelle et une fête où la communauté se retrouve à travers une image authentique garantie notamment par son marché. Le l’enjeu reste de maintenir les caractères fondateurs des foires tout en montant en puissance notamment en développant des rapports extérieurs. Notons que tout marché villageois peut adhérer à la fédération
3e Atelier : La foire, lieu de partage et d’accueil au village
- Un lieu d’accueil touristique temporaire durable
Le tourisme durable croise l’économie, l’écologie et le social en miroir avec le padduc et son volet « développement touristique étalé sur les territoires et à l’année ». Les difficultés rencontrées sont de faire effet de levier sur les autres secteurs, d’apporter le facteur identitaire et de la diversification. Aussi, l’étalement peut occasionner des problèmes écologiques ou les espaces naturels seraient privés de répit.L’exclusion depersonnes et d’éléments car n’étant pas au format d’une activité a aussi été soulevé. C’est ici que la foire se démarque car fondée sur l’identité, la différenciant par rapport à la concurrence.
- Accueillir le visiteur de la façon la plus pédagogique et respectueuse
L’objectif ne serait pas d’augmenter le nombre de visiteurs-touristes mais qu’il le soit d’une meilleure façon, conjointement avec les villages, communes et instances du tourisme. Cela commencerait par un ciblage, des modes de transport et le maintien du coté identitaire. Ces visiteurs sont là pour être dépaysés, ils sont un peu en regard, en exploration, sur les foires FFRAAC qui reflètent notre réalité et nos objectifs. Ce n’est pas le schéma le plus rentable en opposition à des structures dimensionnées au tourisme de masse mais gens reviennent et consomment ce qui est produit sur place et c’est là notre résistance à consolider.
La diaspora est aussi à inclure dans ces visiteurs avec un potentiel économique intéressant. On pourrait créer un produit avec un aller/retour en avion, une voiture, une nuit et une journée à la foire ou conventionner avec les Gites de France des opérations hors saison lors des foires avec la Fédération en facilitateur. Une route des foires pourrait compléter le territoire en faisant miroir à des produits et des institutions présentes à l’année en mettant en profit l’affirmation des foires comme élément culturel majeur des corses.
- Les engagements des foires vis-à-vis du visiteur
En particulier sur les foires d’été, il faut montrer ce qu’on est capable de faire, notre authenticité et ainsi changer leur vision. Continuons avec nos produits, notre résistance et produisons pour nos 350000 habitants. Cela aura les avantages économiques de faire connaître et valoriser les produits sans avoir à payer les frais de ports. Il faudra renforcer la communication pour justifier un écart de prix.
- La FFRAAC sur l’authenticité
Placer un curseur sur l’acceptabilité de la part de sous-traitance ou de transformation voudrait dire que la fédération aurait une expertise sur tous les produits exposés et par conséquent les capacités de contrôle et de police. Pour le moment le déclaratif reste le plus faisable et permet de ne pas faire de l’AOP le seul chemin possible pour accéder à la foire.