1ers Etats Généraux

Répondre à de nouveaux enjeux citoyens et patrimoniaux

 

Issus du riacquistu, les foires et les marchés répondent en Corse à des aspirations autant culturelles qu’économiques. Ne s’agissait-il pas pour les promoteurs « di u settanta », d’installer une économie alternative à des modèles de croissance conçus de l’extérieur ? Ne s’agit-il pas aujourd’hui de permettre aux corses, qui n’ont souvent plus d’attaches avec leur village, de trouver des produits qui satisfont encore à des critères d’authenticité, à des règles de métiers, de la tradition ? Le succès des manifestations marchandes démontre que les objectifs sont atteints, culture et économie se voient réconciliées par la valorisation de produits identitaires.

Cependant, les organisateurs de foires d’aujourd’hui savent qu’en dépit des efforts engagés et d’un succès commercial indéniable, les activités agricoles et artisanales connaissent un fort recul. Ils n’ignorent pas non plus les nouvelles préoccupations des visiteurs et les enjeux qui en découlent. Attachés de plus en plus aux conditions d’accueil et à la qualité des productions, ces derniers sont attentifs à la dimension nutritionnelle des aliments, à la provenance des matières premières ou encore à leur intégration environnementale. Au plan logistique, il leur faut adopter face à l’Etat et à leurs partenaires économiques un fonctionnement proche du professionnalisme d’une entreprise.En effet, pour une gouvernance associative, accueillir plusieurs dizaines de milliers de visiteurs et des dizaines d’exposants, n’est pas toujours facile. Par ailleurs, nul ne sait vraiment quels rôles vont jouer ces marchés dans une économie de crise et de remise en cause du consumérisme. Enfin, les marchés qu’ils soient de foire ou périodiques, sont également des lieux animés, de fête et de loisir, appelés à surprendre ; comment faire pour enjouer ces places marchandes, les rendre attractives et inventives ?

C’est de ce questionnement sur l’efficacité, le contrôle et la durabilité des espaces marchands que l’idée de réunir les Etats Généraux des Foires et des Marchés de Corse est née. Comment, nous, bénévoles de Corse, créateurs et responsables de ces places marchandes, devons-nous répondre à ces nouveaux enjeux de société sur le plan des idées, de l’action militante, matérielle et logistique ?

Des Etats Généraux pour échanger et agir ensemble

Le projet est né à partir de réflexions engagées au sein de la F.F.R.A.A.C. , avec la volonté de ne plus penser et agir « dans son coin », mais proposer « depuis son territoire » des alternatives. La formule des Etats Généraux s’est imposée rapidement. En effet les questions posées et les enjeux commandaient des échanges ouverts à toutes les organisations insulaires qu’elles soient adhérentes ou non de la Fédération. En échangeant sur les relations partenariales, qu’il s’agisse des  institutions publiques, des élus, des médias, de nos rapports avec les exposants et les visiteurs, des opérations collectives deviennent possibles. Agir ensemble suppose également de se constituer en « acteur collectif »,  pour résoudre plus efficacement les problèmes rencontrés .

S’organiser pour une action autonome et responsable du monde associatif

Une condition à l’action collective et responsable est d’agir de manière autonome par rapport aux pouvoirs qu’ils soient politiques, institutionnels ou administratifs. C’est à ce compte que les foires et les marchés deviennent  une force sur laquelle peuvent prendre appui les actions de développement. Nous attendons des Etats Généraux qu’ils soient un espace réservé aux acteurs de terrain pour une parole libre et productive.

Vers une convergence citoyenne des intérêts des producteurs et des consommateurs

Comment agir pour que les foires et les marchés de Corse conduisent à une convergence citoyenne des intérêts des producteurs et des consommateurs : vendre et acheter autrement pour mieux produire et mieux manger ?

Contribuer à cette nouvelle alliance n’est pas la moindre des choses. Comment s’organiser face à ces enjeux citoyens à la fois patrimoniaux, sociaux et économiques pour assurer la pérennité des manifestations, comment penser la contribution des producteurs-vendeurs et des clients-visiteurs ?